Procédure de recouvrement de créances
LA PROCEDURE
CLASSIQUE DE RECOUVREMENT
Une procédure de recouvrement est composée de deux parties que nous
allons voir successivement, une première phase amiable qui prévoit un
recouvrement basé sur une tentative d’accord avec le débiteur, suivie d’une
phase judiciaire si la première phase se solde par un échec.
Nous conseillerons bien sur de privilégier la première phase, il est
certes parfois agaçant de se retrouver face à un débiteur réticent et la
tentation de passer à la phase judiciaire est grande, néanmoins un recouvrement
réussis passe le plus souvent par la voie amiable, aussi nous ne saurons que
trop vous conseiller de garder votre sang froid.
LA PHASE AMIABLE
La première relance
Nous vous conseillons de commencer par une première lettre simple de relance
visant au recouvrement amiable amiable, que vous enverrais au domicile de votre
débiteur par voie postale.
Dans ce courrier
vous récapitulerez la situation à savoir qu’une créance n’as pas été réglé en
temps et en heure et c’est pourquoi vous demander à votre débiteur de vous
contacter le plus rapidement possible afin de déterminer une solution amiable
au problème rencontré, vous lui rappellerez également que vous souhaitez tout
comme lui régler ces difficultés par un accord et qu’a défaut de réaction de sa
part vous serez dans l’obligation de demander le recouvrement de votre créance par
la voie judiciaire, vous devez impérativement laisser un délai au débiteur pour
qu’il prenne contact avec vous (entre 8 et 15 jours conseillés).
Dans cette
lettre vous pouvez demandés la somme en principal et les intérêts, au taux
légal de 3.29%, fondé sur le non respect du contrat entre le débiteur et le
client dans le règlement de la créance. Néanmoins dans le cadre d’une créance
civile (loyer par exemple) nous vous conseillerons de ne demander que la somme
en principal dans le but de calmer le jeu.
Vous devez dater
et signer cette lettre et bien sur en garder une copie qui pourra vous servir
plus tard pour justifier votre diligence dans les tentatives de recouvrement.
Le but ici, outre la recherche du paiement créance, qui nous l’espérons
peut toujours survenir à ce moment, est d’avertir que désormais le non paiement
des dettes est prise au sérieux et que les problèmes rencontrés se résoudront
d’une manière ou d’une autre mais qu’en aucun cas ce débiteur ne pourra rester
impunément dans la situation de mauvais payeur.
Cette lettre a
donc un effet d’avertissement. Elle permet également au débiteur de prendre
contact avec vous, c’est une main tendue que vous lui offrez et il faut qu’il
en soit conscient.
Une situation de
confiance pousse le débiteur a règle ces dettes ou au moins de rester dans la
situation du débiteur de bonne foi.
Il se peut que cette lettre vous revienne avec la mention NPAI (n’habite
plus l’adresse indiquée). Dans ce cas, il faut faire attention à cette
mention : si elle est faite au tampon, on peut penser que le débiteur
a effectivement déménagé ; le tampon, provenant généralement de la poste,
est fiable (vous devrez alors mener ou diligenter une enquête en vue de
retrouver votre débiteur). Par contre, si elle est faite à la main, on peut
penser qu’il s’agit du débiteur qui tente d’échapper à ses obligations. Dans ce
cas, nous vous conseillons l’envoi de la deuxième lettre recommandée malgré
cette mention manuscrite.
Suite à ce
premier courrier, Si le débiteur prend contact avec vous, nous vous conseillons
d’être compréhensif (tout dépend de la situation et des précédents que vous
avez eut avec lui auparavant) et de préférer un échelonnement des paiement que
la voie judiciaire qui ne satisfait généralement pas les créanciers.
Il est possible
que votre débiteur soit manifestement de mauvaise foi, même si cela vous agace
profondément vous devez respecter chaque phase de la procédure, cela reste le
moyen le plus sur de retrouver sa créance.
La conciliation
Il s’agit d’une phase essentielle du travail car les chances de recouvrir
sont plus grandes quand cette opération se fait sur la base d’un accord ou que le
débiteur accepte de régler sa dette.
Le travail
consiste ici à responsabiliser le débiteur : « Quand je paie une dette, c’est un devoir que je remplis »[1] avait
écrit J-J Rousseau et c’est l’idée que vous devez faire passer aux débiteurs.
La dette est un
devoir, car celle-ci leur a permis d’acquérir quelque chose en contrepartie. Il
est ainsi normal de régler leur dette puisqu’ils ont tiré un intérêt de la
naissance de cette dernière.
Vous leur avez
fournit un bien ou un service en contrepartie d’une somme, vous avez remplis votre
part du contrat, il est normal qu’ils en fassent de même.
Responsabilisez
le débiteur est important, cela peut vous paraître étrange mais certain
débiteur ne voit pas leur dette comme une obligation et ne pense pas qu’il est
légitime qu’ils paient.
Les débiteurs
cherchent le plus souvent à gagner du temps et vous ne pouvez discuter trop
longtemps avec eux. Il faut parfois savoir arrêter les négociations, mettre le
débiteur en face de ses responsabilités et l’informer des conséquences que son comportement
peut avoir.
Il faut savoir
être tolèrent face à des situations parfois difficiles pour le débiteur et
délicate pour vous, sans être pris pour un c…
Néanmoins au
risque de nous répéter encore et encore, préférer un échéancier viable à un
recouvrement par voir judiciaire.
Si vous parvenez
à un accord avec votre débiteur, exiger un engagement écrit, daté et signé par
votre débiteur, une déclaration selon laquelle il s’engage à régler sa dette en
X fois tout les premier du mois par exemple.
Si vous penser
pouvoir demander de suite un premier paiement, faite le, les actes valent mieux
que les paroles et cela vous montrera la bonne foi de votre interlocuteur.
Cette
déclaration écrite est essentiel, elle prouvera encore une fois votre diligence
et la mauvaise volonté du débiteur si ce dernier ne respecte pas son
engagement, cet acte pourra jouer en votre faveur devant le juge plus tard.
Dans l’absolue,
il est bien sur conseillé de mettre en place un échéancier le plus court
possible, le but étant de se faire payer au plus vite et surtout d’éviter un
non respect de cet échéancier.
Si la conciliation échoue ou si l’échéancier fixé n’est pas respecté, une
deuxième lettre, cette fois-ci recommandée
avec accusé de réception, est envoyée. Vous entrerez alors dans la phase
judiciaire
Pour autant, la négociation n’est pas exclue et si un débiteur se résout
à payer par la voie amiable, cela reste possible, quand bien même la procédure
judiciaire serait lancée, alors rester ouvert à toute proposition raisonnable
de votre interlocuteur.
LA PHASE JUDICIAIRE
La deuxième relance
Cette deuxième relance prend la forme d’une mise en demeure de payer la
somme en principale sous quarante-huit heures[2].
Vous mettrez
comme objet de cette lettre « mise en demeure de payer la sommes de
XXX€ ».
Tout comme la
première lettre vous rappellerez les fait qui vous pousse à écrire cette lettre
en précisant la somme que le débiteur doit acquitter, vous préciserez que
« malgré vos multiples tentatives de conciliation, vous n’avez put
parvenir à un accord ».
Cette mise en demeure fait courir des intérêts
et est indispensable pour demander
une ordonnance en injonction de payer au tribunal.
Cette lettre
étant recommandée avec accusé de réception, votre débiteur aura forcement
connaissance de cette relance puisque la lettre lui est présenté directement au
moins deux fois à son domicile et qu’en cas d’absence, un signalement du
courrier recommandé l’attendant au bureau de poste est laissé sur place.
L’ordonnance en injonction
de payer
Si la lettre
recommandée reste sans effet, vous pourrez alors demander une ordonnance en
injonction de payer aux tribunaux.
pour les
créances commerciales cette demande d’ordonnance en injonction de payer se fait
devant le Tribunal de Commerce du débiteur.
Pour les
créances civiles, cette demande se fait devant le Tribunal d’Instance du débiteur.
Si la créance civile
est inférieure à 4000€, la demande est produite devant un juge de proximité du
Tribunal d’Instance compétent.
Vous adresserez
alors votre demande à la même adresse que le Tribunal d’Instance mais en
l’adressant expressément au juge de proximité sous peine de se voir renvoyer sa
demande.
Cette demande
d’ordonnance est gratuite pour les créances civiles.
En revanche des
frais de greffe d’un montant de 38,86 € sont à prévoir pour les créances commerciales.
Votre demande
d’injonction de payer doit être faite par voie postale au tribunal compétent et
est composée :
- D’une demande d’injonction de payer complétée que
vous pouvez trouver ici,
- De la lettre simple restées sans suite,
- De la Lettre Recommandée AR avec le coupon d’AR ,
- De justificatifs tels que des bons de livraison,
les copies de cheques impayés recto verso, l’attestation de rejet des
chèques, des factures ou encore une reconnaissance de dette que vous aurez
obtenu du débiteur lors de la conciliation et bien sur un éventuel accord
signé par le débiteur et non respecté.
Attention, toutes les pièces à fournir
dans la demande sont des pièces originales,aussi
vous devrez faire une copie de chacune d’elle pour vous.
Cette demande
d’injonction payer vise la créance en principale, les intérêts au taux légal
qui sont demandés à compter de la dernière lettre recommandée et d’éventuel
frais accessoires que vous pourriez avoir en vertu de l’article L.700 du Code
de Procédure Civil[3].
Dans un délai variant de deux semaines à deux mois selon les
juridictions, l’ordonnance[4] vous
sera rendue, et elle sera si vous avez suivi la procédure favorable à votre
requête.
Cette ordonnance
« ordonne » le paiement, parfois des trois sommes, la principale, les
intérêts et les frais, parfois seulement deux d’entre elles voir seulement la
somme en principale.
Le juge étant
sensible à la situation du débiteur, particulier ou professionnel, personne physique
ou morale, débiteur de bonne ou mauvaise foi au vu des pièces que vous lui
transmettrez transmis et bien sûr au montant de la dette à recouvrir, il peut
décider d’accorder telle ou telle sommes que vous demanderez.
Le juge peut
également aménager comme il le souhaite le paiement des intérêts et des frais
de la dette[5], il peut par conséquent
n’en accorder qu’une partie sur la somme que vous demanderez.
Les tribunaux exigent toujours un dossier complet et le moindre
manquement est sanctionné par le renvoi du dossier avec demande de pièces complémentaires.
En ce qui
concerne les pièces justificatives, les juges sont plus sensibles aux bons de
livraison qu’aux factures, puisque ces premières comportent la signature du
débiteur et donc la preuve de son engagement. Aussi préférez ce type de
documents et n’oubliez pas, les originaux !!
Cette ordonnance
une fois rendue devra être signifiée dans un délai de six mois à compter de son
autorisation au débiteur.
C’est la le
travail de l’huissier de justice.
La signification par
l’huissier de justice
Pour cela, cette ordonnance est transmise à l’huissier de justice (huissier
compétent dans la zone géographique du débiteur) qui doit la signifier au
débiteur.
Dans cette
signification au débiteur, sera ordonné le paiement des sommes allouées par le
juge ainsi que le coût de l’acte produit par l’huissier.
Ce coût de
l’acte est compris dans la signification mais dans la pratique l’acte de
l’huissier vous sera facturé (hé
oui !!!) et vous ne récupérerez cette sommes qu’au paiement de votre dette
en principale, on parle de frais
répétibles (tout va reste en réalité théorique, vous devrez probablement
supporter ce coût).
L’huissier vous
transmettra cette signification en deux exemplaires (sinon faites un double):
une pour vous et une à transmettre au tribunal permettant de faire courir le
délai d’opposition d’un mois ouvert au débiteur.
Le débiteur a en
effet un mois pour contester cette ordonnance à compter de la signification
auprès du greffe qui a rendu l’ordonnance.
Ce délais étant
de droit, transmettez le plus rapidement possible la signification au tribunal
compétent.
En cas de
contestation, Le tribunal convoquera le débiteur et vous même pour vous
entendre et tenter une conciliation.
C’est notamment
à ce moment que vous devrez prouver votre diligence dans la tentative de
recouvrement et de conciliation avec le débiteur.
A l’issu du
délai d’un mois sans contestation du débiteur, vous disposerez à nouveau d’un délai
d’un mois pour vous adresser au greffe du tribunal et demander au juge d’apposer la formule exécutoire sur
l’ordonnance.
Vous aurez alors
en votre possession un titre exécutoire
qui permettra de procéder à l’exécution de l’ordonnance en injonction de payer
par l’huissier.
Vous devez
transmettre ce titre exécutoire à l’huissier compétent qui le signifiera au
débiteur en même temps qu’un commandement de payer sous huit jours.
Lors de la
transmission du titre, vous pouvez informer l’huissier de la mesure d’exécution
que vous souhaiteriez voir appliquer (saisie vente, saisie attribution,
expulsion, saisie immobilière, etc.)
A défaut de
règlement à l’issue de ce délai, l’huissier pourra procéder à l’exécution.
Nous verrons bientôt les différentes mesures d’exécutions que vous pouvez demander à votre huissier en fonction de la situation du débiteur.